ABCÈS ET LES FISTULES ANALES

À l’intérieur du canal anal, à environ un centimètre, se trouve une zone appelée ligne pectinée, qui contient de petites glandes : les cryptes de Morgagni. Bien qu’il n’existe pas toujours de facteurs favorisants clairs, ces glandes peuvent s’infecter. L’infection se propage alors à travers les muscles et sphincters péri-anaux, entraînant la formation d’un abcès anal, généralement situé au bord de l’anus.

Il s’agit d’un abcès de la marge anale. La fistule anale est un trajet anormal reliant le canal anal à l’abcès. L’orifice interne, situé dans l’anus, est appelé orifice primaire. Lorsque l’abcès se perce spontanément, il peut subsister un trajet fistuleux qui ne se referme pas naturellement, évoluant vers une fistule chronique. L’orifice externe persistant, situé au bord de l’anus, est alors appelé orifice secondaire.

Les symptômes d’un abcès ou d’une fistule anale

Un abcès anal se manifeste par l’apparition d’une boule rouge, chaude et douloureuse au niveau de l’anus. Cette infection peut rapidement s’étendre autour de la zone anale, entraînant une gêne importante.

Dans certains cas, l’abcès s’évacue spontanément, libérant une quantité de pus qui peut sembler impressionnante. Une fois le pus évacué, la douleur diminue généralement.

En cas de fistule chronique, le principal symptôme est un écoulement jaunâtre ou sanglant, non douloureux mais persistant, qui peut tacher les sous-vêtements.

Comment diagnostiquer un abcès ou une fistule anale ?

Le diagnostic repose principalement sur un examen clinique, au cours duquel le médecin peut observer une tuméfaction douloureuse en bordure de l’anus ou identifier un écoulement purulent.

Dans certaines situations, des examens complémentaires sont nécessaires, notamment une IRM du canal anal, qui permet de visualiser les trajets de la fistule. Une écho-endoscopie du canal anal peut être envisagée, bien que plus rarement utilisée. Ces examens sont surtout prescrits en cas de fistule chronique.

Dans la majorité des cas, une exploration chirurgicale est requise pour poser un diagnostic précis et mettre en place le traitement adéquat.

Traitements des abcès et fistules anales

Le traitement est exclusivement chirurgical, sous anesthésie générale et avec une couverture antibiotique. Il vise à explorer le canal anal afin d’identifier l’origine de la fistule et à pratiquer une incision de l’abcès pour évacuer l’infection.

L’objectif principal est de retrouver l’orifice primaire, situé à l’intérieur de l’anus, et de le relier à l’abcès. Toutefois, cet orifice primaire n’est identifié que dans 50 % des cas. Lorsque ce n’est pas possible, le traitement consiste principalement à inciser l’abcès et à placer une mèche de drainage, évitant ainsi une fermeture trop rapide de l’incision.

Si l’abcès est percé ou s’il existe une fistule chronique avec un orifice externe, le chirurgien injecte un colorant ou de l’air pour mieux localiser l’origine intra-anale de l’abcès ou de la fistule.

Lorsque le trajet fistuleux est repéré, deux options sont possibles :

  • Si la fistule est basse, elle peut être incisée et nettoyée sans risque pour les muscles sphinctériens.
  • Si la fistule est haute, un drain élastique est installé pour permettre une cicatrisation progressive, nécessitant une seconde intervention deux à trois mois plus tard pour retirer le drain et refermer la fistule.

Cette intervention est réalisée en ambulatoire, dure environ 20 minutes et entraîne un arrêt de travail de 15 jours à un mois.

Retour à domicile après une intervention

L’évacuation de l’abcès et le drainage de la fistule soulagent rapidement la douleur initiale. La convalescence est peu douloureuse, bien que des traitements antalgiques soient prescrits. Des laxatifs, crèmes cicatrisantes et protections absorbantes peuvent également être nécessaires.

Aucun soin spécifique n’est requis, sauf en cas de pose d’une mèche de drainage, auquel cas une infirmière devra assurer les soins pendant environ une semaine.

Un écoulement jaunâtre peut persister pendant quelques jours avant de disparaître progressivement. Une bonne hygiène est essentielle pour la cicatrisation, notamment avec des lavages à l’eau tiède sous la douche. La guérison complète intervient généralement en trois semaines.

Quelles sont les complications possibles ?

Les complications post-opératoires sont rares mais peuvent inclure :

  • La présence de trajets fistuleux complexes, nécessitant parfois la pose de plusieurs drains.
  • Un suintement hémorragique léger à domicile.
  • Un risque de récidive, bien que les troubles de la continence anale restent exceptionnels.

Une prise en charge spécialisée à Lyon, notamment au sein de l’ICDO, permet un diagnostic précis et un traitement adapté à chaque patient.

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