La fissure anale est une déchirure ou ulcération qui se forme généralement au bas du canal anal. Elle peut aussi, dans de rares cas, se situer dans la partie supérieure du canal anal, ce qui donne lieu à ce que l’on appelle une fissure bi-polaire. Cette affection peut devenir chronique, épaissie et scléreuse avec le temps. La principale cause de la fissure anale est une constipation importante et prolongée, mais elle peut également se déclencher après une diarrhée intense. Cela entraîne souvent une contracture du muscle sphincter interne autour de l’anus, rendant la guérison difficile.


Les symptômes de la fissure anale
Les symptômes de la fissure anale se manifestent généralement par des douleurs aiguës et intenses au moment du passage des selles. Ces douleurs peuvent être si fortes qu’elles entraînent parfois un véritable malaise. Après cette douleur aiguë, un syndrome fissuraire peut se développer : les douleurs réapparaissent dans la journée, souvent accompagnées d’une contracture du sphincter. Les fissures s’accompagnent également de saignements qui peuvent tachent le papier toilette ou s’écouler en gouttes. Ce phénomène est aggravé par la constipation, qui devient alors un réflexe dû à la peur de ressentir à nouveau la douleur.
Le diagnostic se fait principalement par un examen clinique. Cependant, à cause de la douleur et de la contracture anale, cet examen peut être difficile. Lors de cet examen, une excroissance de peau, appelée marisque sentinelle, peut être observée en regard de la fissure.
Le traitement médical de la fissure anale
Le traitement médical de la fissure anale est généralement inefficace à long terme. Bien que des médicaments comme les anti-douleurs, anti-inflammatoires, laxatifs et pommades locales puissent soulager les symptômes, ils ne permettent généralement pas une guérison complète.
En effet, la cause sous-jacente étant mécanique, chaque passage de selle irrite l’ulcération, l’empêchant ainsi de cicatriser. Une fois le traitement arrêté, les douleurs reviennent rapidement, souvent de manière invalidante.


Le traitement chirurgical de la fissure anale
Dans les cas où le traitement médical échoue, le traitement chirurgical est souvent recommandé. L’objectif est de retirer la fissure et de réaliser une sphinctérotomie latérale interne. Cette intervention consiste à relâcher la contracture du sphincter, principale cause de la fissure anale. L’intervention est généralement réalisée sous anesthésie locale et dure environ 15 minutes. Elle est effectuée en hospitalisation ambulatoire.
Le chirurgien recouvre la zone de la fissure avec un petit lambeau de muqueuse saine provenant d’une zone plus profonde du canal anal. Ce lambeau est fixé avec des points résorbables. La fermeture n’est pas complète pour permettre un léger écoulement, ce qui prévient les risques d’infection. Un traitement post-opératoire à base de crème anti-inflammatoire et une infiltration d’anesthésique local permettent de soulager la douleur.
Dans certains cas, la toxine botulinique (Botox) peut être injectée pour relâcher le sphincter, mais cette solution offre un soulagement temporaire, avec un risque de récidive plus élevé.
Le retour à la maison après l’opération
Une fois l’intervention réalisée, il n’est généralement pas nécessaire de soins infirmiers. Des écoulements de couleur jaunâtre, similaires à du pus, peuvent survenir, ce qui est un signe normal de cicatrisation. Des saignements peuvent également se produire, mais ils diminuent rapidement. Les douleurs post-opératoires sont souvent moins marquées que celles provoquées par la fissure elle-même. Cependant, les 15 premiers jours peuvent être douloureux et nécessitent un traitement contre la douleur, des anti-inflammatoires, des laxatifs, ainsi que des pommades cicatrisantes.
Des lavages réguliers à l’eau froide avec une douchette sont recommandés pour maintenir une hygiène optimale. La cicatrisation finale prend en moyenne trois mois, bien que le confort postopératoire commence à s’améliorer après le premier mois.

Les complications possibles après la chirurgie
Les complications postopératoires sont rares, mais des signes d’irritation urinaire peuvent durer quelques jours après l’opération. Les saignements peuvent persister pendant environ trois semaines. Bien que le risque de récidive soit faible, une complication majeure, l’incontinence anale, peut survenir dans environ 5 % des cas.
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